LES ACTIONS

ACTION 1/ Etude des pratiques associées à l’arbre fourrager dans différentes régions

  • 1a. Réalisation d’enquêtes sur les pratiques des éleveurs concernant les arbres/aménagements arborés à vocation fourragère et d’une typologie des stratégies :

    Sur chacun des territoires il s’agira d’enquêter des éleveurs utilisant l’arbre comme ressource fourragère pour décrire leurs pratiques et recueillir les retours d’expériences et observations (impacts des animaux sur les arbres, préférences alimentaires, périodes et répétitivité des prélèvements, etc.).

  • 1b. Evaluation de la productivité des aménagements agroforestiers fourragers

    sur les sites pilotes existants ainsi que sur un certain nombre de fermes identifiées dans l’action 1a. Ces dernières seront sélectionnées de manière à être représentatives de la diversité des aménagements fourragers présents sur le territoire. Des prélèvements et pesée de rameaux seront effectués à différentes périodes stratégiques de l’année, ainsi que sur plusieurs années pour quantifier les dynamiques de repousses.

  • 1c. Fonctionnement des systèmes fourragers des exploitations intégrant l’arbre fourrager :

    Sur chacun des sites identifiés en 1b., nous détaillerons les périodes de mobilisation de la ressource par rapport aux autres ressources fourragères, intégration aux rations, et étudierons la rentabilité de cette pratique. Des pistes d’améliorations seront étudiées : rythme des prélèvements et quantités optimales à prélever à chaque intervention, à l’échelle annuelle et pluriannuelle.

ACTION 2/ Etude de l’Intégration des fourrages ligneux dans les rations de ruminants

  • 2a. Comportement des animaux vis-à-vis des ligneux :

    sur les sites pilotes du projet, nous évaluerons par l’observation, les préférences alimentaires des animaux au pâturage, et la nature du matériel ligneux prélevé (feuilles ou brindilles). Différentes essences et modes de conduites seront étudiées.

  • 2b. Valeur alimentaire des feuilles et jeunes tiges :

    Sur les différents sites pilotes et au regard des typologies d’aménagement identifiées en 1a, il s’agira d’établir des valeurs de référence pour ces nouveaux fourrages grâce à des mesures sur :

    • L’ingestion : les quantités de fourrages ligneux ingérées seront évaluées sur le terrain avec des bovins, par des mesures sur les ligneux avant et après leur pâturage, et en utilisant un marqueur (alcanes). Des essais d’ingestibilité seront conduits à l’auge sur ovin.
    • La digestibilité in vivo : les mesures sur ovin permettront de déterminer également la digestibilité et l’assimilation par l’animal de matériel ligneux. Sur deux ans d’expérimentation, une douzaine d’essences seront testées pures et en mélange.
    • Les valeurs nutritives : des analyses au laboratoire pour déterminer la digestibilité in vitro, les teneurs en matières azotées totales, en fibres et en minéraux compléteront ces mesures in vivo afin de caractériser la valeur nutritive d’une large gamme de fourrages ligneux. Ces mesures seront réalisées sur les essences d’arbre préférentiellement consommées par les animaux et en distinguant feuilles et jeunes tiges (2a).
  • 2c. Impacts sur les performances zootechniques :

    L’objectif est de mesurer l’intérêt de l’introduction de ressources arborées dans l’alimentation au pâturage d’animaux en production, des ovins et des bovins viandes, des chèvres et vaches laitières présents sur chacun des sites pilotes sur les performances zootechniques. Elles seront quantifiées par des mesures régulières du poids et de l’état corporel des animaux durant la période de pâturage. Pour les agneaux de boucherie, des mesures à l’abattage seront réalisées, dont la caractérisation des carcasses (rendement, conformation, état d’engraissement, qualité de la tenue du gras). Pour les animaux producteurs de lait (chèvres, vaches), la qualité du lait et l'aptitude à la transformation fromagère sera mesurée régulièrement.

  • 2d. Evaluation de différents scénarios d’intégration des ligneux dans la ration de ruminants :

    En s’appuyant sur l’action 1, quatre cas types d’exploitation caractérisés par une disponibilité de haies fourragères contrastée (pas d’arbres, disponibilité faible, moyenne, forte) pour différentes productions et zones pédoclimatiques seront conçus. En s’appuyant sur les actions 2a, 2b et 2c, la contribution et l’insertion de la ressource arborée dans le rationnement des animaux sera étudié. Sa contribution à l’allongement du pâturage des animaux, et à l’autonomie fourragère globale de l’exploitation seront également étudiés.

  • ACTION 3/ Conception d’aménagements et mise en place d’une dynamique d’expérimentations participatives

    • 3a. Mise en place de sites pilotes via des ateliers de co-conception :

      Il s’agira d’imaginer l’implantation de dispositifs fourragers innovants à vocation expérimentale à travers des ateliers qui réuniront des éleveurs intéressés, techniciens/conseillers et chercheurs. Ces sites permettront de développer des perspectives de recherches participatives, orientées sur les performances de ces systèmes intégrant le fourrage ligneux. 3 ateliers sont en tout prévus.

    • 3b. Co-conception d’expérimentations sur des sites déjà en place :

      Nous réunirons éleveurs, techniciens/conseillers et chercheurs pour discuter des orientations des différentes expérimentations. Il s’agira de discuter des perspectives de comparaison de différents modes de conduite et de valorisation des ligneux à vocation fourragère, et des méthodes de récolte/stockage de cette ressource pour une utilisation étalée dans le temps. Des essais de mécanisation pourraient être réalisés à la suite de ces concertations sur certains sites pilote (récolte, enrubannage, ensilage…). 3 ateliers sont en tout prévus sur les sites pilotes du projet.

    ACTION 4/ Communication

    • 4a. Journées d’échanges entre éleveurs, chercheurs et techniciens:

      Elles seront complémentaires aux enquêtes de l’action 1a et permettront également de faire émerger à la fois des freins et contraintes liées à ce type de pratique, ainsi que des pistes d’innovation et besoin de références que ce soit en termes d’aménagements à tester ou des modes de conduite (pâturage versus récolte/stockage). 3 à 4 journées d’échanges sont prévues sur l’ensemble des territoires.

    • 4b. Site Internet et mise en place d’une base de données participative sur les arbres fourragers :

      En plus d’assurer la visibilité du projet, ce site se fera le portail vers un « dataverse » INRAE visant à constituer une base de données librement accessible sur les valeurs nutritives des ligneux fourragers. Les éleveurs pourront partager leurs résultats d’analyses fourragères, afin de constituer un référentiel fourrager des arbres, à l’échelle nationale.

    • 4c. Communications scientifiques

      de type congrès nationaux (3R, AFPF) ou internationaux (agroforesterie, EGF), réalisation d’articles scientifiques de rang A en open access, et réalisation d’articles ou de numéros thématiques pour des revues spécialisées (Fourrages…).